Stéphane Galas est né en 1971 en lorraine. À l’âge de trois ans, il tombe amoureux d’un de ses petits camarades de classe et comprend très vite que ce sentiment innocent et sans conséquence dérange et bouscule les normes. En 1981, il n’a que 10 ans et il assiste à l'indignation provoquée par un projet de loi dépénalisant l'homosexualité. Il se jure alors que lorsqu’il sera grand, il prendra la parole pour défendre ce qu’il a dans et sur le cœur.
En attendant, pour échapper à la réalité, Stéphane dessine, invente, crée de petits récits, et se rend autant qu'il le peut "dans la lune". Adolescent, la lecture lui sert d'abri. Il est fasciné par les univers fantastiques d'Edgar Allan Poe, de Stephen King, de Ray Bradbury, par les textes haletants et poétiques de Richard Matheson. Puis, c'est la découverte des grands témoins de leur époque : Zola, Maupassant, Zweig, Steinbeck… mais c'est surtout, à l'intérieur de ces textes, l'observation fine et précise de la condition humaine qui le fascine.
Après un diplôme en art graphique et des études aux Beaux-arts de Lyon (d'où il se fait virer à force de peindre avec obstination de grands formats. "La peinture est un art mort !", lui dira l'un de ses professeurs visionnaires), il échappe à la grande usine viriliste et normative de l'époque, le service militaire, en choisissant de devenir objecteur de conscience. Il intègre alors Aides, association de lutte contre le Sida. Au contact des usagers de l’association, le besoin de témoigner devient vital. Pour se faire, il répond à un concours de scénario sur le thème de l’amour au temps du VIH, sans avoir la moindre idée de la forme que peut bien prendre un scénario. Son texte « Dedans » devient un film réalisé par Marion Vernoux, prix de la qualité du CNC. Ce court-métrage lui permet d’intégrer en 1996 le Conservatoire européen d’écriture audiovisuelle et d'écrire un second scénario « Le bon fils ». Avec celui-ci, il remporte le prix Lagardère du jeune scénariste de télévision 1998. Pierre Chevalier, directeur de la fiction d’Arte, repère le script qui devient une production Arte, France 3, la RTBF. Suivent de multiples projets pour la télévision comme pour le cinéma.
Qu'il s'agisse de comédies, de thrillers, de drames, Stéphane aime explorer des sujets troublants où les personnages se retrouvent confrontés à des situations extrêmes, placés face à des choix redoutables, des dilemmes périlleux mais toujours salvateurs et révélateurs de leur identité. Dans la vie comme dans la fiction, selon lui : "Il n'y pas d'humanité. Il n'y a que des preuves d'humanité ". Ses thèmes de prédilection ; la notion d'identité, la quête de soi, la domination masculine, le droit des femmes et des minorités.
© Photo : Edith Rodeghiero
En 2012, sa rencontre avec Marion Lary, documentariste, lui permet de se saisir d'une caméra et de réaliser son premier documentaire Unique en son genre dans lequel il questionne le féminin, le masculin et les injonctions sociales à en respecter les stéréotypes. En parallèle, Stéphane devient pour cinq années le responsable régional de l'antenne alsacienne de SOS Homophobie. Il se rend dans les lycées (plus d'un millier d'élèves rencontrés) et engage avec les adolescents, adultes de demain, des débats autour des discriminations en milieu scolaire liées au genre et à l'orientation sexuelle. En 2014, pendant le tournage d'un documentaire qu'il réalise, À corps ouverts, la musique du film s'impose à lui. Il décide d'en composer la bande originale et se sent prêt à explorer une nouveau champ artistique. C'est la naissance du projet COBALT. En 2016 sort un premier EP 5 titres intitulé : Stéréo - Fragment 1.
La même année, Stéphane quitte la France pour les États-Unis où il enregistre un second EP Boston Calling - Fragment 2 sur le label New-Yorkais Teknofonic Recordings, EP qu'il compose et arrange avec Dany Satori, pianiste classique et DJ phare des mythiques soirées bostoniennes Donkey Show (Oberon Theater). Mais, dès son arrivée, inspiré et porté par l'ambiance de la Nouvelle-Angleterre, terre de ses auteurs fétiches, Stéphane se lance dans l'écriture de son premier roman. UN SIGNE D'ELLE sera édité en 2021 chez Michel Lafon. Sélectionné pour le Prix des Lecteurs du livre de Poche catégorie Polar 2022 Stéphane y met en scène un détective des plus particuliers, hétéro et ultra efféminé. Ce personnage "hors normes", Wilfried Bosco, se retrouve confronté à des énigmes criminelles mystérieuses qui plongent le lecteur dans une ambiance teintée de fantastique. En 2022 paraît un second roman : LES OMBRES DE SALEM. Ce titre sera sélectionné pour le Prix des libraires du Livre de Poche 2023 et deviendra un des romans finalistes du Prix Masterton 2023. Dans le même temps, Stéphane collabore à la création d'un podcast avec l'éditeur de contenu, Linguistica 360, basé à Boston. Avec La fantastique collection Stéphane explore les grands textes fantastiques de la littérature française du dix-neuvième et du début du vingtième siècle ; L'auberge (Maupassant), Jettatura (Gautier), La vénus d'Ille (Mérimée), Le rendez-vous (Renard), etc. Le besoin de tenter sans cesse de nouvelles expériences le pousse à écrire chaque épisode, à en composer chacune des illustrations musicales, et à interpréter lui-même chacun de ces textes.
De retour en France fin 2022, afin d'accompagner son émergence dans le monde du polar, Stéphane Galas délivre un an plus tard, en octobre 2023, un nouvel opus des aventures de Wilfried Bosco et d'Amanda Lucia Pia Alvarez, médium au caractère bien trempé : METAMORPHOSIS, toujours aux éditions Michel Lafon. Ce roman est à ce jour le seul à proposer sa propre bande originale : 12 titres à écouter sur toutes les plateformes de streaming composé avec son ami musicien et Beatmaker Alteran. Dans la foulée Stéphane s'attelle à la production d'un nouvel EP 5 titres, toujours avec Alteran, ALONE, écrit sous un nouveau pseudonyme SLØ. Il sort le 2 août 2024.
Écriture, scénario, documentaire, musique, photographie, dessin, Stéphane est incapable de choisir. Sa nature est pluridisciplinaire. S'obliger à une seule expression artistique serait pour lui une trahison, une amputation, un renoncement à ce qui fait son essentiel : imaginer, inventer, explorer et produire.